Mais n'te promènes donc pas toute nue

de Georges Feydeau


Mise en scène Cécile Tournesol
Avec Annie Milon, Gil Bourasseau, Bruno Cochet et Antoine Melchior.


Mais que se passe-t-il lorsque le carcan explose, lorsque l'intime libéré prend le pas sur le socialement correct, lorsque la folie pointe son nez en déréglant les comportements ? Comédie, tragédie, vaudeville, farce ?


Note de mise en scène

Il n'y a pas de Dieu(x), pas d’amour(s), pas de passion(s) dans les farces conjugales de Feydeau. Juste une inéluctable et tragique fatalité qui frappe les couples aux prises avec les problèmes du quotidien. Engoncés dans le carcan social comme ils le sont dans leur corps, étouffés par les corsets et les cols durs, prisonniers des rôles qu’ils doivent jouer et se jouer, isolés dans une solitude pathétique, ne pouvant exister que dans une exagération fictive de leur petite vie terne, ne s'intéressant hystériquement qu'à leurs problèmes (une piqûre d'abeille à soigner), les personnages des farces composent un réjouissant jeu de massacre qui n'épargne personne. Les femmes sont des mégères dominatrices impudiques (dans leur petit intérieur bourgeois) les hommes sont impuissants à manifester leur autorité. Ce théâtre d'excès s'exprime dans une verve du ressentiment totalement délirante.
Les situations s'enchaînent et elles conduisent à la catastrophe, inévitablement, mécaniquement. Nous percevons le danger suspendu au-dessus de la tête des victimes qui, à notre plus grande joie, se débattent contre un destin "féroce". Cécile Tournesol s'empare de cette férocité, de cet excès, de ces corps contraints, pour montrer ce que cache ce moralisme social élevé en valeur absolue, pour montrer l'envers du décor.